Bondskanselier Merz bij Donald Trump aan het Witte Huis
Duits bondskanselier Friedrich Merz bij Donald Trump aan het Witte Huis

Investir aux États-Unis ou en Europe ? Le dilemme auquel sont confrontés les investisseurs du monde entier a également été l’un des thèmes des ateliers du congrès des intermédiaires financiers qui s’est tenu jeudi dernier à Bruxelles.

Lors du congrès annuel de l’association BZB-Fedafin, Goldman Sachs Asset Management s’est montré très enthousiaste quant aux opportunités d’investissement en Europe. Adrien Forrest, stratège macro senior, voit plusieurs raisons macroéconomiques d’être optimiste, à commencer par le retour de l’Allemagne, traditionnellement la locomotive économique de la zone euro.

« Nous anticipons une reprise des dépenses des ménages en Europe, après des années de prudence et d’économies. […] Le changement de cap de l’Allemagne en matière de politique budgétaire, qui ouvrira la voie à des déficits plus importants, est à nos yeux une avancée majeure », a-t-il expliqué aux banquiers et courtiers d’assurance indépendants.

« Car si la France, en proie à des difficultés politiques, fait l’objet d’une grande attention médiatique ces derniers temps, il ne faut pas oublier que le plus gros problème pour la croissance européenne ces dernières années venait en fait de l’Allemagne. Ce pays n’a pratiquement pas connu de croissance depuis 2019. Cela va changer. Grâce à la nouvelle politique budgétaire du nouveau chancelier, Friedriech Merz, l’Allemagne devient le moteur de la croissance européenne, propulsée par des projets ambitieux en matière de dépenses de défense. »

L’Europe n’a jamais été aussi bon marché.

Nicolas Simar, stratège, Goldman Sachs Asset Management

Nicolas Simar, co-responsable International Equity Income chez Goldman Sachs, souligne également la faiblesse des valorisations des actions européennes. « Face aux actions américaines, plusieurs indicateurs pointent vers une décote pour les actions européennes. L’Europe n’a jamais été aussi bon marché, déclare-t-il. En outre, les positions sur le marché indiquent qu’il existe encore de nombreux soutiens potentiels. Actuellement, ce sont surtout les investisseurs non européens qui redécouvrent l’Europe, tandis que les investisseurs nationaux sont à la traîne. Il reste donc encore beaucoup de potentiel. »

Adrien Forrest (Goldman Sachs AM) bespreekt Duitsland op het congres van BZB-Fedafin
Adrien Forrest (Goldman Sachs AM) bespreekt Duitsland op het congres van BZB-Fedafin in Brussel

Warren Buffett

Lazard Asset Management estime que les investisseurs feraient mieux d’y réfléchir à deux fois avant d’investir aux États-Unis, car les effets négatifs des droits de douane de Donald Trump se feront sentir avec un temps de retard.

Olivia Hariga, Sales associate, a donné un exemple concret dans son atelier. « Une entreprise américaine qui importe de l’acier de l’Inde se tournera à court terme vers un fournisseur d’acier américain, après l’imposition de droits de douane à l’Inde. C’est donc positif pour la croissance américaine au cours de la première année. Mais la deuxième année, l’entreprise cherchera d’autres solutions sur le marché international, ce qui sera négatif pour la croissance américaine. »

Lazard évoque une possible poursuite de la croissance dans la région américaine en 2025, mais reste pessimiste pour les deux années suivantes si les droits de douane restent aux niveaux actuels. En ce qui concerne l’Allemagne, Mme Hariga a souligné que l’économie allemande est très dépendante des exportations et donc vulnérable aux droits de douane.

Tout le monde ne doute pas de l’opportunité d’investir aux États-Unis. Janus Henderson a présenté un fonds 100 % américain dans son atelier, soulignant logiquement les opportunités d’investissement aux États-Unis. Le directeur des ventes, Gaetan D’Hondt, a cité la célèbre phrase de l’illustre investisseur Warren Buffett : « Depuis 240 ans, parier contre l’Amérique a été une terrible erreur, et ce n’est pas maintenant qu’il faut commencer à le faire. »

Chute du dollar

Lorsque l’on décide d’investir en Europe ou aux États-Unis, il faut évidemment tenir compte du risque de change. L’euro est passé de 1,04 dollar début janvier à 1,16 - 1,18 dollar ces derniers mois. Cela équivaut à une dépréciation du dollar d’environ 12 %.

Olivia Hariga souligne que l’affaiblissement du dollar anéantira les hausses moyennes des cours de la Bourse américaine cette année : en euros, les rendements deviennent négatifs. Une raison de faire preuve de prudence à l’égard des investissements américains, conclut-elle.

Mais M. D’Hondt renverse l’argument du taux de change. « Nous pouvons supposer que la pire dépréciation du dollar est derrière nous. Le dollar ne va pas chuter de 12 % supplémentaires, tout au plus de 2 % supplémentaires, voire se stabiliser. Celui qui entre maintenant ne risque donc, dans le pire des cas, qu’une dépréciation limitée. Le risque de change a disparu et il existe une chance d’appréciation à plus long terme, ce qui constituerait un avantage supplémentaire. »

Goldman Sachs AM estime également que la plus forte baisse du dollar est derrière nous. « On pourrait encore passer à 1 euro pour 1,20 dollar, mais l’affaiblissement du dollar sera désormais beaucoup plus progressif », conclut M. Forrest.

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