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Après l’investiture du nouveau président des États-Unis, les investisseurs attendent avec impatience la publication des résultats trimestriels. La croissance des bénéfices des Sept Magnifiques devrait rester solide, mais ce sont surtout les 493 autres entreprises du S&P 500 qui affichent des chiffres de plus en plus robustes.

Si l’on en croit les prévisions de bénéfices pour le S&P 500, les cours boursiers devraient continuer à grimper. Les Sept Magnifiques (Apple, Microsoft, Amazon, Alphabet, Nvidia, Tesla et Meta) devraient annoncer une croissance moyenne de leurs bénéfices de 21,7 % en glissement annuel pour le quatrième trimestre.

En excluant ces sept entreprises, la croissance des bénéfices pour les 493 autres entreprises du S&P 500 devrait atteindre près de 10 % au quatrième trimestre. Il s’agirait du taux de croissance des bénéfices le plus élevé, pour ces autres entreprises, depuis le deuxième trimestre 2022, durant lequel ce taux s’élevait à 11,4 %, selon les données de FactSet.

Marco Pirondi, CIO d’Amundi US, s’intéresse donc à ce qu’il appelle « le reste de l’indice’. « Les investisseurs devraient s’intéresser aux indices équipondérés aux États-Unis », a-t-il déclaré à Investment Officer.

Croissance des bénéfices attendue pour le S&P 500

Les taux d’intérêt élevés pèsent sur les valorisations des actions, réduisant ainsi la probabilité d’une forte hausse des cours liée à une augmentation de ces valorisations. Selon de nombreux investisseurs, la croissance des bénéfices des entreprises devrait constituer le principal moteur de la progression des cours en 2025.

« Il est difficile d’adopter une vision pessimiste à court terme concernant les bénéfices des entreprises. À notre avis, la trajectoire attendue des estimations semble raisonnable, au vu de la solidité persistante des données économiques », déclare Michael Purves, CEO de Tallbacken Capital Advisors.

ETF équipondérés

Les investisseurs ont injecté des montants record dans les fonds répartissant leurs actifs de manière équitable sur l’ensemble des entreprises de l’indice S&P 500. Selon Morningstar, l’Invesco S&P 500 Equal Weight Exchange Traded Fund a attiré environ 14,4 milliards de dollars au cours du deuxième semestre 2024, portant le total des flux entrants pour l’année à 17 milliards de dollars.

Ce flux de capitaux est d’autant plus remarquable que l’indice équipondéré sous-performe depuis plusieurs années l’indice S&P 500 classique, en raison de sa moindre dépendance aux hausses de cours des plus grandes entreprises.

Cette année, l’indice Equal Weight (+4 %) a cependant mieux démarré que le S&P 500 (+2,5 %). Les valorisations élevées des plus grandes entreprises américaines cotées, combinées à l’afflux massif de capitaux vers les ETF équipondérés, suggèrent que le moment est venu d’élargir la diversification.

« Les indices équipondérés se rééquilibrent automatiquement en achetant à la baisse et en vendant à la hausse », explique Dmitrii Ponomarev, Product Manager chez VanEck. « Cette approche à contre-courant contribue à limiter les risques de bulle et de mouvements de prix excessifs. »

Les bénéfices se maintiennent

Les analystes anticipent néanmoins que les Sept Magnifiques enregistreront une croissance combinée de leurs bénéfices de plus de 17 % au cours des quatre prochains trimestres. Les 493 autres entreprises de l’indice devraient quant à elles voir leurs bénéfices progresser de plus de 9 % en glissement annuel sur la même période.

En conséquence, le S&P 500 dans son ensemble devrait afficher une croissance des bénéfices à deux chiffres : respectivement 11,6 %, 11,6 %, 15,2 % et 16,7 % pour les quatre trimestres de cette année.

Globalement, la croissance combinée des bénéfices pour le S&P 500 au quatrième trimestre de l’année dernière s’élève à 12,5 %. Le secteur financier devrait afficher la plus forte croissance des bénéfices du trimestre, avec une progression de 39,5 %.
Parmi les Sept Magnifiques, seule Tesla semble constituer l’exception. L’entreprise est confrontée à des défis tels que la baisse des prix des voitures électriques et la hausse des coûts. Son bénéfice net devrait avoir reculé au cours du dernier trimestre 2024.

L’optimisme à son apogée

Certains investisseurs mettent cependant en garde contre une possible bulle. Sean Peche, gestionnaire de portefeuille chez Ranmore Fund Management, évoque une possible culmination de l’optimisme.

« Peut-être assistons-nous à la première fête de l’histoire qui ne se termine jamais, déclare-t-il à Investment Officer, mais les risques de désillusion sont élevés ». Selon lui, la focalisation des investisseurs sur les géants américains de la tech entraîne un gonflement des valorisations.

Son avertissement n’est pas sans fondement. L’année dernière, le S&P 500 a progressé de 24 %, ces sept entreprises ayant contribué à près de la moitié des bénéfices de l’indice. Le S&P 500 Equal Weigh, moins dépendant des grandes valeurs de croissance, n’a en revanche progressé que de 11 %.

« La plupart des investisseurs achètent ce qui est populaire, même s’ils savent que le rendement sera moindre », explique-t-il. Les niveaux élevés de ventes d’initiés (qui ont, selon les données du cabinet Veridata, atteint en décembre leur deuxième plus haut niveau depuis 2004) renforcent sa conviction que l’euphorie actuelle n’est pas durable. 

Position courte sur le S&P 500

Le point de vue de Sean Peche est partagé par les analystes londoniens de Longview Economics. Dans une note récente, ces derniers soulignent des signes de surchauffe à court terme, comme l’augmentation des ratios put/call.

« L’argument en faveur d’une position courte sur le S&P 500 se renforce », estime Longview, qui avertit cependant que des changements de politique inattendus pourraient influencer positivement le sentiment des investisseurs, ce qui maintient un risque élevé pour les positions courtes.

Plutôt que d’investir dans les actions américaines, Sean Peche identifie des opportunités dans les entreprises de taille moyenne, les petites capitalisations et des marchés comme le Brésil, les actions ont chuté de 30 % l’année dernière. La plus grande position de Ranmore est ABN Amro, avec une allocation de 3,2 %.
Selon lui, son portefeuille affiche un ratio cours-bénéfice de 7 seulement, contre 19 pour l’indice MSCI World.

Le mercredi 29 janvier, Tesla, Meta et Microsoft seront les premières des Sept Magnifiques à publier leurs résultats pour 2024. Apple suivra le lendemain, et Google la semaine suivante. Enfin, Amazon et Nvidia annonceront les leurs respectivement le 6 février et le 26 février.

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