Belgian Impact Week
Belgian Impact Week

Une étude présentée par Impact Finance Belgium lors de son congrès à Bruxelles mercredi montre que la croissance de l’investissement d’impact en Belgique provient entièrement de projets européens. 

Qu’il s’agisse de logement social ou d’innovation écologique, l’investissement d’impact est toujours axé sur un projet concret à finalité sociale et dont les résultats sont mesurables. Même si des discussions subsistent quant à la délimitation précise de la catégorie des investissements durables, comme l’a révélé une table ronde. Christel Dumas, professeure de finance (ICHEC), est plutôt positive. « Les discussions prouvent que l’investissement d’impact est un marché émergent doté d’un grand potentiel. »

Que disent les chiffres ? Impact Finance Belgium (IFB), sur la base d’une enquête menée auprès des principaux acteurs du marché belge, estime les actifs sous gestion dans les investissements d’impact à environ 8 milliards d’euros en 2024. Cela représente environ 1 % de tous les actifs investis en Belgique (environ 850 milliards d’euros), soit une proportion similaire à celle du Royaume-Uni. 

Comparé aux sommes considérables placées sur les comptes d’épargne traditionnels (environ 300 milliards d’euros), les investissements d’impact en Belgique sont modestes. Les investissements durables sont beaucoup plus importants : environ 112 milliards d’euros, soit 13 % du total des actifs investis. Ensemble, les investissements durables et à impact représentent donc environ 14 % du marché belge de l’investissement.

Plus d’attention portée à l’Europe

Par rapport à une étude précédente réalisée en 2022, l’investissement d’impact passe de 6 milliards d’euros à 8 milliards d’euros d’actifs, soit une croissance annuelle de 10 %. Il est remarquable que cette croissance ne provienne plus de projets d’amélioration de la société en Asie, par exemple ; les actifs hors d’Europe restent plus ou moins stables. En revanche, les actifs investis dans des projets d’impact européens sont en forte hausse, passant de 1,7 à 4,2 milliards d’euros.

« Toute la croissance vient donc des marchés belge et européen, avec des fonds plus importants et des tickets plus élevés », note Steven Serneels, président d’IFB. « Ce n’est qu’un sentiment, mais c’est peut-être lié à la prise de conscience que nous avons nos propres inégalités sociales. Nous sommes nous aussi confrontés à des problèmes. » Pour les défis sociaux tels que le logement abordable ou le soutien aux populations vulnérables, il suffit de regarder nos propres grandes villes.

Démocratisation

IFB estime que les investissements d’impact belges pourraient tripler, passant de 1 à 3 % de tous les actifs investis d’ici 2030. L’organisation prévoit un doublement de ses investissements durables, qui atteindraient 27 %. Ensemble, les investissements durables et à impact atteindraient alors 30 % du marché.

Prognoses impactbeleggen IFB
Prognoses impactbeleggen IFB

Projections d’investissement d’impact IFB
François de Borchgrave, du fonds d’impact Kois, connu pour le projet de logement social Inclusio mené avec Revive et Degroof Petercam, constate lors de rencontres avec des family offices que de plus en plus d’investisseurs traditionnels s’intéressent à l’investissement d’impact, car les projets ont des antécédents solides en termes de rendement financier.

À mesure que les investissements d’impact prennent de l’ampleur, ils deviennent également plus intéressants pour les investisseurs institutionnels tels que les assureurs. Luc Van Liedekerke (UCLouvain), spécialiste de l’éthique des entreprises, prévoit également une percée dans l’investissement d’impact auprès du grand public. « Il est absurde que les particuliers n’y aient pas accès actuellement. Nous aurons besoin de tous les acteurs, car il n’est pas certain que les grands acteurs comme le fonds souverain SFPIM continueront à fournir les mêmes efforts qu’aujourd’hui. Nous constatons que leurs priorités évoluent. »

Label

L’absence de définition claire constitue un obstacle à l’obtention du feu vert des organismes de réglementation tels que la FSMA pour une offre destinée aux particuliers. Parmi les autres obstacles figurent les données actuellement limitées sur les performances financières des investissements d’impact et sur leurs performances en termes de retombées sociales mesurables.

L’exemple britannique pourrait constituer une source d’inspiration. L’autorité de régulation (FCA) a lancé un label officiel pour les investissements d’impact en novembre 2023. IFB va bientôt consulter la FSMA sur toutes ces questions.

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