L’élection de Donald Trump suscite un certain nombre d’incertitudes. Il faudra attendre d’obtenir davantage de convictions sur le cours que le nouveau président va adopter concernant certains thèmes cruciaux pour connaître l’impact du verdict des urnes sur l’économie américaine, le commerce international et les tensions géopolitiques. Cela n’a toutefois pas empêché les petites capitalisations américaines d’anticiper le scénario le plus favorable pour elles.
Après une pause de quatre ans, Donald Trump fait son retour sur le devant de la scène et s’apprête à devenir le 47e président des États-Unis. Son élection s’accompagne toutefois d’un lot d’incertitudes qui pourraient bien marquer les marchés financiers ces prochaines années.
La volatilité dépendra notamment de la mesure dans laquelle Donald Trump mettra en œuvre les promesses faites pendant sa campagne. Ce point est d’autant plus crucial que le nouveau président a, par le passé, déjà eu tendance à prendre sur les réseaux sociaux des positions contredisant ses annonces précédentes. Son imprévisibilité pourrait bien brusquement attiser les fluctuations des marchés.
Sa réélection a toutefois donné un coup de fouet aux actions américaines. Les petites capitalisations, surtout, ont bondi. Les promesses faites par Donald Trump en matière d’abaissement des impôts, de droits de douane et de déréglementation ont alimenté l’optimisme des investisseurs américains, surtout dans les secteurs pour lesquels la politique intérieure a une forte influence. L’indice Morningstar US Small Core, baromètre des petites capitalisations, a augmenté de plus de 3 %, tandis que les petites capitalisations américaines axées sur la valeur gagnaient même plus de 5 %.
Les petites capitalisations, souvent actives sur le marché américain principalement, sont plus sensibles à la politique intérieure et dépendent moins des marchés internationaux. L’accent mis par Donald Trump sur les mesures protectionnistes et le renforcement de l’industrie américaine est donc susceptible d’avoir un effet favorable. Par ailleurs, la politique commerciale de Donald Trump constitue le fer de lance de sa vision économique. Le nouveau président a l’intention de relever les droits de douane, en imposant un taux universel de 10 %, qui atteindra 60 % sur les produits chinois ; sa politique devrait ainsi privilégier les producteurs américains.
Mais au-delà de l’enthousiasme pour les petites capitalisations américaines, les investisseurs doivent garder un œil sur la dynamique politique. Donald Trump a certes remporté l’élection, mais la mise en place de son programme pourrait se heurter à une certaine résistance. Le scrutin mi-mandat au Congrès, en 2027, pourrait bien faire évoluer la répartition des pouvoirs.
Les élections, notamment lorsqu’elles sont aussi tendues que celle qui vient d’avoir lieu, peuvent attiser la volatilité à court terme sur les marchés. L’histoire montre toutefois qu’il est sage de ne pas effectuer de rotations trop importantes sur la base des événements politiques. Les fluctuations du marché reposent souvent davantage sur des rumeurs que sur des changements fondamentaux. Il faut donc garder en tête que dans une telle situation, ce n’est souvent pas l’événement en lui-même qui comporte le plus de risques, mais les réactions hâtives.
Janus Henderson US Venture
Les stratégies qui apparaissent sur le radar de Morningstar se distinguent par la solidité de l’équipe de gestion et du processus d’investissement. Les analystes de fonds de Morningstar mènent une analyse qualitative soigneuse et s’appuient sur des algorithmes appliquant un cadre similaire. Cette semaine, nous analysons un fonds de la catégorie Morningstar des actions du secteur des petites capitalisations américaines à l’aune de ces critères.
Les analystes de fonds de Morningstar estiment que le Janus Henderson US Venture est un bon choix pour s’exposer aux petites capitalisations américaines de croissance. Le fonds est noté Above Average sur les piliers People et Process, soit une note Morningstar Medalist Rating de Bronze pour la catégorie de parts I2 USD.
Cette stratégie axée sur les petites capitalisations tire profit de l’expérience et de la stabilité de l’équipe de gestionnaires, et notamment de Jonathan Coleman, qui a consacré la majeure partie de sa carrière aux petites et moyennes capitalisations. Il a intégré Janus en 1994 et peut se targuer de bons résultats pour la plupart des fonds qu’il a pilotés avant de prendre la tête de ce dernier en 2013.
Scott Stutzman, cogestionnaire du fonds, a travaillé près de dix ans en tant qu’analyste pour le fonds avant 2016, l’année où il a pris ses fonctions actuelles. Fin 2022, l’équipe a bénéficié d’un ajout de taille en la personne d’Aaron Schaechterle, ancien de Janus qui a réintégré la société au poste de co-gestionnaire de la stratégie. Six analystes dédiés pour les petites et moyennes capitalisations complètent l’équipe et apportent aux gestionnaires le soutien nécessaire.
L’approche modérée adoptée par l’équipe vis-à-vis des actions de croissance est attrayante à plus d’un égard. L’accent est mis sur les petites capitalisations qui peuvent croître au fil du cycle économique. Les gestionnaires ciblent les actions aux valorisations raisonnables, mais pas forcément bon marché, et adoptent une perspective de long terme. Ils ancrent le portefeuille autour des titres qui présentent, selon eux, le risque de baisse le plus faible, soit souvent ceux de sociétés bénéficiant de flux bénéficiaires et de revenus stables. Les positions dans les sociétés aux résultats plus variables (biotechnologie, par exemple) sont généralement plus réduites.
Le fonds génère un rendement attrayant et cohérent. Sous l’égide de Jonathan Coleman, le fonds d’investissement s’est relativement bien comporté lors de la quasi-totalité des revers du marché, et notamment en 2015, 2018 et 2022, les trois seules années où l’indice Russell 2000 Growth a terminé dans le rouge. Au cours de cette période, les pertes mensuelles de la stratégie n’ont représenté que 86 % de celles de son indice de référence. Du fait de l’approche adoptée, toutefois, le fonds a tendance à rester dans l’ombre lors des redressements du marché ; cela a été le cas en 2023.
Jeffrey Schumacher est Director Manager Research chez Morningstar Benelux. Membre du panel d’experts d’Investment Officer, Morningstar analyse et évalue les fonds d’investissement sur la base d’études quantitatives et qualitatives.