Tikehau Capital est un spécialiste français des investissements alternatifs, avec une présence mondiale. La Belgique joue un rôle privilégié dans son travail, par l’intermédiaire des family offices belges. Mark Pensaert, président exécutif pour le Benelux, explique le fonctionnement de Tikehau en Belgique.
En coulisses, Tikehau Capital est parfois considéré comme le Blackstone européen. Un nom synonyme d’ambition. « Ce serait un véritable compliment si nous pouvions être le Blackstone européen », répond Mark Pensaert. « Nous avons évidemment d’énormes ambitions de croissance. En 2004, nous avons commencé avec quatre millions d’euros. Un peu moins de 20 ans plus tard, nous en sommes à 42 milliards d’euros d’actifs sous gestion. Nous avons donc parcouru un long chemin. »
Mais nos ambitions ne s’arrêtent pas là. « Nous voulons nous développer rapidement au cours des prochaines années. »
Tikehau gère 42 milliards d’euros d’ASG par l’intermédiaire de 15 bureaux et d’une équipe de pas moins de 750 collaborateurs. En outre, le groupe est coté à la Bourse de Paris. Toutefois, les fondateurs et les partenaires détiennent toujours la majorité des actions. Le gestionnaire d’actifs s’appuie sur quatre piliers principaux. Le plus important d’entre eux est la dette privée, qui représente quelque 17 milliards d’euros. Il y a également la branche des actifs réels comme l’immobilier et les infrastructures. Ces derniers représentent 14 milliards. Tikehau fait également du private equity, qui représente 6 milliards d’euros. Enfin, les marchés des capitaux ont représenté les 5 milliards restants.
Mark Pensaert a eu une longue carrière chez Lazard, où il a notamment été responsable du Benelux, aux côtés de Leonardo & Co. Après son départ, il a opté pour des rôles non exécutifs, par exemple il siège toujours au conseil d’administration de Rabobank et a été conseiller principal chez Tikehau Capital pendant plusieurs années. Depuis le mois de septembre, il occupe toutefois le poste de responsable du Benelux au sein de la société de gestion.
Fonds immobiliers et publics
Pour le gestionnaire d’actifs, la Belgique a toujours été un marché important. « En Belgique, nous disposons d’une équipe d’une dizaine de personnes », précise Mark Pensaert. « D’une part, ils organisent des collectes de fonds, mais nous réinvestissons également cet argent. En Belgique, nous le faisons par le biais de la dette privée, de l’immobilier et du private equity. »
Ainsi, Tikehau Capital s’est forgé une belle présence dans l’immobilier belge au cours des dernières années. Ce portefeuille s’élève à environ 100 millions d’euros. « L’immobilier est traditionnellement une classe d’actifs très prisée chez Tikehau », déclare Mark Pensaert. « Nous y voyons des opportunités dans toute l’Europe. Nous sommes présents dans les secteurs résidentiel, commercial et de l’immobilier de bureau. Il est évident que l’immobilier ne se porte pas aussi bien en ce moment. Les promoteurs immobiliers ont des besoins de liquidités en raison de la hausse des taux d’intérêt. Dans certains cas, ils doivent vendre des actifs, et c’est là que se trouvent les opportunités pour nous. »
En Belgique, Tikehau Capital est surtout connu pour sa participation au Belgian Recovery Fund, un fonds public lancé après la COVID-19. « C’était un appel d’offres lancé par la Société fédérale de participation et d’investissement (SFPIM) que nous avons finalement remporté. SFPIM, les investisseurs institutionnels et nous-mêmes avons apporté 225 millions d’euros. C’est un exemple de la façon dont nous mettons en place des partenariats au sein du groupe. Environ 20 % du fonds a déjà été utilisé et il existe une belle réserve d’investissements futurs. »
Tikehau Capital a également été mentionné dans le dossier concernant GIMV. Le gouvernement flamand souhaitait vendre sa participation dans le fonds d’investissement, et Tikehau Capital aurait été l’un des acheteurs potentiels. Finalement, WorxInvest, la société mère de SD Worx, a repris ces actions. Mais Mark Pensaert préfère se taire à ce propos.
Family offices
En outre, la Belgique est également importante pour Tikehau Capital, qui entretient de bonnes relations avec un certain nombre de family offices belges. L’un des premiers actionnaires de la société de gestion était la Compagnie Nationale à Portefeuille d’Albert Frère, Christian Dumolin est également actionnaire et Léon Seynaeve siège au conseil d’administration.
« La Belgique et Tikehau Capital entretiennent des relations très étroites », déclare Mark Pensaert. « Cette année, Tikehau Capital Advisors (TCA), actionnaire principal de Tikehau Capital, a procédé à une nouvelle augmentation de capital de 400 millions d’euros, à la suite de laquelle Alexandre Van Damme, membre du conseil d’administration d’Ab Inbev, a rejoint le conseil d’administration de Tikehau Capital. La plupart des family offices sont évidemment très discrets. Ils travaillent sur une base de confiance. Tout le monde au sein de Tikehau Capital défend cette position, et nous avons dû la construire. Mais une fois la confiance établie, les family offices se parlent. C’est par le bouche-à-oreille que l’on entre en contact avec eux. »