La domination technologique constitue désormais le nouveau champ de bataille géopolitique. Les entreprises, tout comme les nations, doivent adopter l’intelligence artificielle sous peine de se retrouver à la traîne. Baillie Gifford et BlackRock mettent en garde : ceux qui n’agissent pas rapidement seront confrontés à des risques et des tensions géopolitiques majeurs.
Géopolitique et investissement
Cet article est le sixième d’une série de sept articles publiés par Investment Officer sur l’impact des évolutions géopolitiques sur les investissements. Ce thème sera aussi abordé lors du Fondsevent d’Investment Officer, le 30 septembre à Bussum.
En 1908 à Édimbourg, Augustus Baillie et Carlyle Gifford unissaient leurs forces pour fonder le gestionnaire de patrimoine écossais Baillie Gifford. Ils étaient convaincus de vivre une époque révolutionnaire, où les pneus automobiles allaient très vite supplanter les fers à cheval (horseshoes). Leur intuition s’est rapidement confirmée. En l’espace de quelques années seulement, la calèche a cédé la place à l’automobile, ainsi qu’en témoignent deux photographies de la Cinquième Avenue à New York : sur l’une, on ne voit que des calèches (1900), et sur l’autre, presque exclusivement des voitures (1913).
« La maîtrise de la technologie ne représente que la moitié de la bataille, car c’est l’aspect anthropologique qui est réellement crucial. En ce sens, ce que nous faisons relève autant de l’art que de la science. »
Tim Garrat, Baillie Gifford
Près de 120 ans plus tard, Baillie Gifford anticipe un nouveau horseshoes moment avec l’essor de l’intelligence artificielle (IA). Celui-ci représente un changement de paradigme comparable à celui du début du XXe siècle, affirme Tim Garratt, partenaire de la société écossaise connue pour ses sélections d’actions, qui qualifie l’IA d’« alchimie des algorithmes ». « On nous demande parfois s’il n’est pas difficile d’être un investisseur à long terme et de prévoir l’avenir, mais nous pensons que non, car de nombreuses tendances se sont déjà solidement ancrées depuis des années », explique-t-il.
Simona Paravani-Mellinghoff, CIO Multi-Assets & Solutions chez BlackRock, évoque la mégaforce que représente l’IA :
C’est notamment le cas de Nvidia, dans laquelle Baillie Gifford investit depuis 2016. Le fabricant de puces est aujourd’hui la coqueluche des marchés boursiers mondiaux. La semaine dernière, l’entreprise a publié ses résultats du deuxième trimestre, révélant un chiffre d’affaires qui a doublé par rapport à la même période de l’année précédente pour dépasser les 30 milliards de dollars, tandis que les bénéfices ont augmenté de pas moins de 168 %.
Croissance exponentielle du chiffre d’affaires de Nvidia
Nvidia récolte les fruits de l’immense écosystème qu’elle a développé depuis 1993, qui lui permet répondre à la demande mondiale, presque insatiable, de puces pour le jeu et l’intelligence artificielle. Baillie Gifford explique avoir identifié ces tendances à un stade précoce, notamment grâce à sa collaboration avec des tiers tels que l’université de Delft. Ces partenariats permettent aux Écossais de mieux comprendre la réaction sociétale aux avancées technologiques. « La maîtrise de la technologie ne représente que la moitié de la bataille, car c’est l’aspect anthropologique qui est réellement crucial. En ce sens, ce que nous faisons relève autant de l’art que de la science », déclare Tim Garratt avec assurance.
BlackRock, le plus grand gestionnaire de fonds au monde, parvient à une conclusion similaire. La société considère « l’intelligence artificielle, combinée à la disruption numérique, comme l’une des cinq mégatendances qui engendreront un nouveau régime de volatilité accrue, tant sur le plan macroéconomique que sur les marchés ». Pour se protéger de cette évolution tout en tirant profit, BlackRock affirme qu’il est crucial d’identifier les catalyseurs qui peuvent alimenter ces développements et de comprendre leurs interactions. « L’étape suivante consiste à repérer les gagnants potentiels avant que les marchés n’aient intégré ces mégaforces ».
« L’IA est indéniablement une mégaforce, que nous définissons comme une transformation impulsée par l’innovation et capable d’avoir un impact sur l’économie et les marchés à moyen et long terme. »
Simona Paravani-Mellinghoff, BlackRock
Dans son analyse Artificial Intelligence – beyond the buzz, BlackRock souligne que l’IA n’est pas une nouveauté. Ses origines remontent à une cinquantaine d’années, avec l’émergence des Large Language Models (LLM), de l’apprentissage automatique et de l’automatisation. Aujourd’hui, cette évolution est renforcée par la puissance du hardware computing et du deep learning. Le catalyseur de ce qu’on qualifie de « révolution de l’intelligence » a été le lancement en 2022 de ChatGPT par la société OpenAI, qui, selon BlackRock, générera « une croissance et un progrès exponentiels » au cours des cinq années à venir.
Simona Paravani-Mellinghoff, Global CIO of Solutions for the Multi-Asset Strategies & Solutions chez BlackRock, a déclaré lors d’un entretien avec Investment Officer que « l’IA est indéniablement une mégaforce, que nous définissons comme une transformation impulsée par l’innovation et capable d’avoir un impact sur l’économie et les marchés à moyen et long terme. Cependant, lorsqu’on considère une telle transformation, il est crucial de reconnaître – et c’est également très pertinent pour l’IA – qu’elle se déroule en deux phases : d’abord celle de la construction, puis celle de la diffusion. Actuellement, l’accent est principalement mis sur la technologie et l’infrastructure nécessaires à la mise en œuvre des composants de l’IA. La phase suivante, celle de l’élargissement et de la diffusion, est un processus beaucoup plus long. ».
L’IA, une menace existentielle pour les entreprises
Étant donné que nous ne sommes qu’aux prémices de la « révolution de l’intelligence », BlackRock privilégie un horizon d’investissement tactique de six à douze mois. Cette prudence repose sur la conviction que l’ensemble du secteur technologique est en pleine réorientation vers l’IA, entraînant une sorte de course à l’armement, dominée par quelques géants à méga-capitalisation. De nombreuses entreprises adaptent donc leurs stratégies, car les entreprises et secteurs qui ne parviennent pas à intégrer l’IA dans leurs portefeuilles de produits ou de services risquent, selon BlackRock, de se laisser distancer par leurs concurrents, surtout à mesure que les capacités de l’IA continuent de progresser. C’est pourquoi la sélection d’actions individuelles est, selon BlackRock, si cruciale à ce stade.
Tim Garratt, Baillie Gifford : « Il faut avoir les idées larges »
Cette mise en garde est corroborée par un récent sondage relayé par le Financial Times : 56 % des entreprises du classement Fortune 500 redoutent que l’IA ne constitue une menace existentielle pour elles, contre seulement 9 % en 2022. Sur les 108 entreprises interrogées spécifiquement sur l’IA générative dans le cadre de cette enquête, seules 33 la considèrent comme une opportunité.
Une inépuisable armée de stagiaires
Selon Tim Garratt, chez Baillie Gifford, la réaction des entreprises en matière d’IA peut se classer dans deux groupes. « Je pense que la plupart des entreprises sont capables de réaliser la tâche la plus simple, à savoir utiliser efficacement les capacités de l’IA pour améliorer leur efficacité. Dans ce contexte, l’idée de l’IA est souvent décrite comme une « inépuisable armée de stagiaires ». C’est la base. Les entreprises peuvent accéder assez facilement à ces possibilités largement disponibles.
Cependant, ce qui distinguera les grands gagnants des perdants dans ce domaine, ce seront les entreprises qui sauront s’adapter pour comprendre comment exploiter l’IA afin de transformer en profondeur leurs modèles économiques. Cela leur permettra de rester « à la table » plutôt que de se retrouver « au menu » de leurs concurrents à la suite de ces bouleversements. »
C’est pourquoi Baillie Gifford, dans sa sélection d’actions, accorde une attention particulière à cette capacité d’adaptation chez les entreprises cotées. « C’est une qualité que nous recherchons activement. Ce concept est intéressant car il n’apparaît ni dans un compte de résultats, ni dans un bilan, ni dans un rapport trimestriel. Il souligne l’importance de la diversité cognitive au sein des conseils d’administration, face à ces transformations technologiques majeures. »
Les entreprises peuvent déjà tirer parti de l’IA, même à un niveau relativement basique. Par exemple, l’IA peut aider à relever un défi auquel de nombreuses entreprises et pays sont confrontés depuis plusieurs années : la stagnation de la productivité du travail (et/ou un personnel insuffisamment qualifié).
Adoption de plus en plus rapide
L’étude Experimental Evidence on the Productivity Effects of Generative AI publiée sur la plateforme Science, montre que pour un ensemble donné de tâches rédactionnelles, l’utilisation de l’IA peut considérablement augmenter la productivité individuelle. Par exemple, le temps nécessaire pour accomplir une tâche a été réduit de 40 % grâce à l’IA, tandis que la qualité du résultat s’est améliorée d’environ 18 %. En outre, la robotisation et l’automatisation, notamment grâce à l’IA, peuvent également accroître la productivité du travail.
La valeur ajoutée de l’IA dépend également de la rapidité et de l’étendue de son adoption. Cette dernière progresse d’ailleurs à un rythme plus rapide que prévu. Selon une étude du US Census Bureau, une agence du ministère américain du Commerce, de plus en plus d’entreprises utilisent l’IA : de 3,7 % en septembre de l’année dernière, ce chiffre est passé à 5,4 % au début de cette année, et devraient approcher les 7 % d’ici la fin de l’année.
Des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) soulignent dans le rapport From Automation to Augmentation que l’IA offre de nombreuses opportunités, notamment dans le secteur manufacturier, actuellement confronté au vieillissement de la population et aux pénuries de main-d’œuvre. Des modèles peuvent ainsi être entraînés à partir de données pertinentes, d’expertise technique et de recherches spécifiques.
« En d’autres termes, lorsqu’il s’agit de réfléchir aux opportunités offertes par l’IA, il essentiel pour nous de rappeler que cette transformation n’est pas un sprint, mais un marathon, et que cela influence toutes nos décisions d’investissement dans ce domaine », déclare Simona Paravani-Mellinghof, chez BlackRock.
Lire aussi : From Automation to Augmentation, MIT.
Les États-Unis attirent la majorité des nouveaux investissements dans l’IA
Sources : CB Insights, Gavekal Dragonomics.
La « révolution de l’intelligence » est principalement dirigée par les entreprises technologiques américaines et les sociétés soutenues par le gouvernement chinois. Rien que cette année, Microsoft, Google et quelques autres entreprises ont déjà alloué plus de 100 milliards de dollars à des investissements en capital dans l’IA.
« Sur un horizon de cinq ans, ces chiffres devraient être encore plus élevés. Nous parlons d’un total de 1000 milliards de dollars d’investissements en capital de la part des grandes entreprises technologiques. Pour mettre cela en perspective, c’est plus que l’ensemble des investissements combinés des 90 entreprises suivantes de l’indice S&P. Il s’agit donc d’une somme colossale. D’une certaine manière, c’est un choix contraint, car il est probablement encore trop tôt pour savoir si les revenus supplémentaires générés seront suffisants pour garantir un bon rendement. Mais sans ces investissements, ces entreprises deviendraient vulnérables. Une partie de ces investissements se révéleront donc inutiles », ajoute Tim Garratt, de Baillie Gifford.
Tim Garratt, Baillie Gifford, explique l’importance de la capacité d’adaptation des entreprises, facteur clé de sélection des investissements :
Tim Garratt établit de nouveau un parallèle avec la révolution ferroviaire du XVIIIe siècle. À cette époque, d’énormes sommes d’argent ont été investies dans la construction des chemins de fer. « Mais dix ans plus tard, les locomotives avaient évolué, obligeant à reconstruire une grande partie des voies. C’était en partie inévitable. Et comme dans toute course à l’armement, ce processus est probablement autant motivé par des stratégies défensives qu’offensives. Aucun acteur ne veut rester à la traîne, ce qui risque d’entraîner une surcapacité, c’est pourquoi nous devons réfléchir aux modèles économiques qui émergeront sur cette base. Les secteurs comme la finance, les biens de consommation ou la robotique pourraient offrir les rendements les plus intéressants à l’avenir. »
« De nombreux modèles économiques non viables émergeront, et c’est là que la sélection des titres devient véritablement cruciale. »
Tim Garratt, Baillie Gifford
Tim Garratt observe dans ce contexte une forte tendance à l’AI-washing, similaire à ce que l’on avait connu à l’époque des dotcoms au début de ce siècle. « De nombreux modèles économiques non viables émergeront, et c’est là que la sélection des titres devient vraiment cruciale, car nous devons comprendre qu’il ne s’agit pas seulement d’une belle histoire top-down. L’enjeu est de déterminer où les marges seront réellement générées. Où se trouveront les grands rendements dans ces secteurs ? »
« Nous assistons déjà à une destruction de capital significative, même dans des secteurs relativement traditionnels comme les cosmétiques. Par exemple, une entreprise comme Elf Cosmetics a repensé l’ensemble de sa chaîne d’approvisionnement en s’appuyant sur l’IA. Non seulement en amont, où elle utilise des influenceurs pour obtenir un feedback très rapide sur ses produits, mais aussi en utilisant une coordination étroite et une analyse prédictive de la chaîne d’approvisionnement permettant de livrer les produits en magasin dans un délai de deux semaines. Des entreprises de cosmétiques bien établies comme L’Oréal tiennent des réunions de crise hebdomadaires parce qu’elles ne parviennent pas à s’adapter à ce rythme. En ce sens, l’IA entraînera beaucoup de destruction créative en soutenant des modèles économiques complètement nouveaux, face auxquels les entreprises établies et de nombreuses industries traditionnelles auront du mal à s’ajuster. »
Un modèle vertical pour le monde numérique
La grande question qui préoccupe actuellement tant les investisseurs que les scientifiques est de savoir comment le monde numérique évolue sous nos yeux. Cela concerne à la fois les opportunités d’investissement et le futur lieu de concentration du pouvoir et de la souveraineté.
C’est sur ce dernier point que se concentre Haroon Sheikh, professeur titulaire en Strategic Governance of Global Technologies et chercheur senior au Wetenschappelijke Raad voor het Regeringsbeleid (WRR, Conseil scientifique pour la politique gouvernementale). Haroon Sheikh a publié en 2022 l’étude European Digital Sovereignty: a Layered Approach, récemment parue en format livre sous le titre Atlas van de digitale wereld.
« Celui qui détient la technologie numérique contrôle le commerce mondial, et celui qui contrôle le commerce mondial possède toutes les richesses de la planète, et donc le monde. »
Haroon Sheikh, WRR.
Haroon Sheikh affirme que « le sentiment de non-engagement a cédé la place à une montée des doutes quant aux effets de la numérisation, ainsi qu’à une peur des dangers qu’elle représente. » Il souligne que divers auteurs parlent de « techno-féodalisme », tandis que l’Inde qualifie la nouvelle Route de la Soie chinoise (Belt & Road Initiative) de « colonisation numérique », et que les géants de la technologie sont comparés à la Compagnie britannique des Indes orientales et à la Compagnie néerlandaise des Indes orientales.
La question posée par Haroon Sheikh est la suivante : où commence et où finit le domaine numérique ? Des chercheurs critiques, tels que Shoshana Zuboff, soutiennent que les grandes entreprises technologiques pratiquent une forme de « colonisation numérique ». Les données sont considérées comme le nouveau pétrole, écrit Haroon Sheikh. « Celui qui détient la technologie numérique contrôle le commerce mondial, et celui qui contrôle le commerce mondial possède toutes les richesses de la planète, et donc le monde. »
Pour freiner quelque peu cette évolution par le biais de lois et de réglementations ainsi que pour renforcer la souveraineté numérique, Haroon Sheikh a élaboré un atlas du monde numérique. En effet, la numérisation nous place dans un nouvel espace.
« C’est pourquoi il est judicieux de créer un atlas de cet espace », explique Haroon Sheikh. « Dans cet atlas, nous passons d’un modèle horizontal à un modèle vertical. En construisant une pile (stack), on peut visualiser les différentes couches du monde numérique et anticiper les défis de manière plus ciblée. Cela montre également que ce monde vertical est au cœur de notre ordre mondial. »
C’est dans ce contexte que l’Union européenne souhaite renforcer son autonomie stratégique, notamment en sécurisant sa souveraineté numérique.
L’Atlas du monde numérique offre un repère
Source : Haroon Sheikh, Atlas van de digitale wereld.
Les préoccupations face à ces évolutions ne sont pas uniquement l’apanage des scientifiques et des décideurs politiques : les investisseurs et les stratèges en allocation d’actifs sont également conscients de la grande incertitude liée à cette révolution de l’IA. C’est dans ce contexte que BlackRock a introduit une Technology Stack, une feuille de route pour sa politique d’investissement. La première couche (en orange dans le diagramme) englobe l’infrastructure cloud et les puces, qui constituent les fondations. La deuxième couche (jaune) comprend les modèles, les données et l’infrastructure de données. La dernière couche (blanche) est composée des applications qui exploitent l’innovation. Selon BlackRock, le monde se situe actuellement quelque part entre la première et la deuxième couche.
L’AI Technology Stack de Blackrock
L’IA attise les rivalités géopolitiques
BlackRock prévoit que l’impact de l’IA se fera sentir dans de multiples domaines et attisera ainsi les rivalités géopolitiques, en particulier dans la chaîne d’approvisionnement de l’industrie des semi-conducteurs. S’agissant du matériel, l’intérêt se porte principalement sur les fabricants mondiaux de puces, en raison de la puissance de calcul colossale requise pour développer et entraîner les modèles d’IA. BlackRock anticipe donc une augmentation des investissements dans la production de puces, surtout dans un contexte où des pays comme les États-Unis encouragent la production nationale par le biais de subventions.
L’étape suivante, l’exploitation des données, est sous-estimée, estime BlackRock. La demande en infrastructures numériques, telles que le matériel, les données et les emplacements pour les parcs de serveurs, devrait dépasser l’offre. Les entreprises disposant de vastes ensembles de données internes seront probablement mieux placées que celles qui n’en disposent pas pour exploiter ces données plus rapidement et plus facilement afin de créer des modèles fondamentaux et innovants. Les développeurs d’applications qui utilisent l’IA pour analyser les données et exploiter la valeur des « mines de données » peuvent également offrir de potentielles opportunités d’investissement.
« Nous observons des innovations technologiques significatives qui stimulent la connectivité, la sécurité et l’automatisation physique, tout en les intégrant à l’IA. ».
Cependant, BlackRock met aussi en garde : comme toute technologie, l’IA connaît des limites d’adoption. Un exemple est celui des risques liés à la cybersécurité, contre lesquels les gouvernements se prémunissent en renforçant les lois et les réglementations ainsi qu’en déployant des services de contre-espionnage. Néanmoins, BlackRock estime que la révolution de l’IA ne peut plus être arrêtée, ni même ralentie.
« Nous observons des innovations technologiques significatives qui stimulent la connectivité, la sécurité et l’automatisation physique, tout en les intégrant à l’IA. Nous pensons que l’ensemble de l’écosystème de l’IA en bénéficiera à long terme. »
BlackRock conclut : « Les leaders dans cette course seront probablement les entreprises qui attirent les meilleurs talents, disposent de ressources financières importantes et sont capables d’investir dans l’augmentation de la puissance de calcul pour exploiter les données. »
Ancien rédacteur en chef d’Investment Officer, Cees van Lotringen est auteur, journaliste et entrepreneur.
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