Van Lanschot Kempen remplace sa plateforme d’investissement par Alto, la solution d’Amundi, afin de simplifier les processus et d’augmenter l’évolutivité. Ce choix s’inscrit dans le cadre d’une évolution plus large dans laquelle les gestionnaires d’actifs européens cherchent des alternatives aux systèmes américains dominants.
Van Lanschot Kempen souhaite rendre son organisation d’investissement plus évolutive et pérenne. Ce changement coïncide avec le déploiement international d’Alto, système interne qu’Amundi a développé ces dernières années pour en faire une plateforme cloud qui gère désormais plus de 8000 milliards d’euros d’investissements.
Réduire la complexité
Selon Gijs Spijkers, Managing director investment management technology chez Van Lanschot Kempen, le changement consiste principalement à réduire la complexité.
« Nous étions satisfaits de nos anciens systèmes de gestion de portefeuille », a-t-il déclaré à Investment Officer. « Pour nous, cette transition est la prochaine étape logique vers un modèle d’exploitation évolutif et durable. L’un des principaux objectifs est de rapprocher nos services mid et front-office, afin de réduire la complexité opérationnelle. »
« Il était donc souhaitable de remplacer nos systèmes de front-office en plus de ceux de mid-office. Il s’agit principalement de l’évolutivité de l’ensemble et non du système en particulier. »
Une plus grande intégration de la chaîne d’investissement devrait éliminer les moments de transfert et créer un modèle opérationnel plus homogène. « Nous espérons en voir les effets après la mise en œuvre, sur laquelle nous mettons actuellement l’accent en premier lieu. Cela prendra du temps », a déclaré M. Spijkers.
Van Lanschot Kempen n’est pas le premier utilisateur du système informatique d’Amundi aux Pays-Bas. Rail & OV, le fonds de pension des chemins de fer néerlandais, entre autres, est passé à Alto à la fin de 2023.
« Pas une solution totale »
Van Lanschot Kempen est connu pour avoir sa propre philosophie d’investissement et une approche sur mesure. La question est de savoir comment cette identité survit au sein d’une plateforme standardisée. Selon M. Spijkers, la mise en œuvre est délibérément modulaire.
« Alto ne sera pas une solution totale, déclare-t-il. Ce faisant, nous conservons la possibilité de continuer à nous différencier ou à nous spécialiser là où nous en voyons encore le besoin, tout en bénéficiant de l’expérience d’Amundi sur le marché pour accroître notre évolutivité là où nous voyons des avantages matériels, à la fois en termes de qualité et d’efficacité. »
Concurrent d’Aladdin
Alto tente de gagner des parts de marché sur un marché dominé depuis des années par des systèmes américains tels que Aladdin, développé par Blackrock et utilisé notamment par InsingerGilissen, et Charles River, de State Street. Ces plateformes sont profondément ancrées chez les grands investisseurs. Toutefois, les gestionnaires d’actifs européens manifestent de plus en plus d’intérêt pour des solutions alternatives plus conformes aux normes régionales en matière de données et aux exigences de gouvernance. Le choix de Van Lanschot Kempen s’inscrit dans cette mouvance, les entreprises de taille moyenne cherchant notamment à simplifier leur infrastructure informatique fragmentée.
Lorsqu’on lui demande si le choix d’Alto offre un avantage concurrentiel par rapport aux acteurs néerlandais qui utilisent d’autres plateformes, M. Spijkers est catégorique : « Nous ne pouvons pas évaluer les considérations des autres parties dans leur choix, mais l’avantage concurrentiel n’est pas un motif primordial. Chaque partie choisira le système ou le partenaire qui correspond le mieux à sa philosophie, à ses besoins ou à sa vision du modèle opérationnel. »
Forte croissance au sein d’Amundi
Amundi Technology fournit aujourd’hui plus de 80 clients dans 15 pays et entend doubler son chiffre d’affaires à l’horizon 2028 ; ce dernier atteignait environ 100 millions d’euros en 2025. Selon le porte-parole, Alto bénéficie du double rôle d’Amundi en tant qu’utilisateur et fournisseur. En interne, la technologie permet de gérer plus de 2300 milliards d’euros et a été conçue dans l’optique d’un rapport coût-revenu relativement faible. Van Lanschot Kempen gère environ 150 milliards d’euros d’actifs.
La plateforme couvre l’ensemble de la chaîne d’investissement, depuis la gestion des données et l’aide à la décision jusqu’à la conformité, l’analyse des risques et les processus de mid-office. Amundi positionne Alto comme un partenariat à long terme : l’entreprise intègre de manière proactive les nouvelles réglementations et les développements technologiques. Selon le fournisseur français, l’infrastructure européenne d’Alto est un atout majeur pour les clients qui privilégient une localisation européenne des données et une gouvernance européenne.