Family office. Photo: Pexels.
Family office. Photo: Pexels.

Les family offices augmentent leur exposition aux investissements illiquides, alors qu’ils ne disposent pas des connaissances suffisantes pour évaluer correctement les investissements sur le marché privé.

Investment Officer a examiné un total de neuf rapports sur les family offices dans le monde entier, publiés ces dernières semaines par des banques privées, des gestionnaires d’actifs et des cabinets de conseil – et notamment Blackrock, BNY, Citi, Goldman Sachs et Morgan Stanley– sur les défis auxquels sont confrontés les familles les plus riches du monde. 

Les marchés privés de plus en plus prisés

La recherche de rendement et de protection contre l’inflation signifie que le crédit privé, l’infrastructure et les participations directes font plus souvent partie des portefeuilles des family offices. Selon Blackrock, la proportion d’alternatives dans le portefeuille moyen a également augmenté, passant de 39 % l’année dernière à 42 % cette année.

Dans le même temps, la capacité de commercialisation et l’agilité sont essentielles pour les single et multi-family offices, selon les auteurs des rapports. Cela ne semble pas être en ligne avec l’exposition croissante aux investissements non liquides.

En effet, plusieurs rapports affirment que l’augmentation de l’illiquidité des portefeuilles d’investissement des family offices les expose à des vulnérabilités. Selon Campden Wealth, six family offices sur dix présentent des lacunes en matière d’évaluation des risques et de reporting. Les trois quarts d’entre eux déclarent ne pas disposer d’une expertise suffisante pour évaluer correctement les ­investissements sur le marché privé.
Pour gérer cet aléa, de nombreuses entreprises conservent des réserves de trésorerie plus importantes et sélectionnent plus rigoureusement les opérations. Blackrock, par exemple, enregistre moins de transactions mais des tickets plus importants. 

Certains family offices recherchent une solution avec un gestionnaire externe qui gère une partie du portefeuille. Ils peuvent aussi faire appel à des équipes spécialisées de due diligence qui évaluent les investissements et les risques, ou à des structures de co-investissement, pour accéder aux transactions, partager les risques et réduire les coûts. « Une approche hybride combinant l’expertise interne et externe est essentielle », affirme Campden Wealth. 

Modification de la structure de rémunération

Sur le plan commercial, le changement de structure de rémunération que les family offices mettent en œuvre selon plusieurs consultants est frappant. Il s’agirait d’une évolution vers des modèles de performance et de participation. Dans le même temps, les family offices développent leurs équipes d’investissement et fonctionnent de plus en plus comme des « fonds d’investissement à petite échelle », selon PWC. Le consultant parle d’une « institutionnalisation des maisons familiales ». Parfois, les family offices font appel à des capitaux externes ou jouent eux-mêmes le rôle d’investisseur principal dans des opérations conjointes. 

En matière de contenu d’investissement, l’influence des jeunes générations se fera davantage ressentir. D’après ces rapports, les jeunes héritiers accordent une importance accrue à des thèmes tels que le développement durable, la technologie et l’investissement d’impact, faisant de ces sujets une composante plus importante de leur portefeuille d’investissement. 

L’IA offre des opportunités

En outre, on observe un intérêt croissant pour la technologie et l’IA. Selon Blackrock, 60 % des family offices voient des opportunités dans l’utilisation de l’IA pour surveiller les risques ou analyser les portefeuilles. 20 % des family offices l’utilisent déjà.

Parallèlement, les rapports soulignent qu’une application efficace de l’IA au sein d’un family office nécessite une infrastructure de données solide et une gouvernance bien établie. En l’absence de bons systèmes et processus, l’interprétation humaine des données reste cruciale.  

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